L'impact de rejets mal épurés dans le Golfe d'Aigues-Mortes

Publié le par ODAM_Wbm

Dans un rapport publié sur son site Internet, daté du 23 janvier 2010, le Collectif des Associations de Protection des usagers du Golfe d'Aigues-Mortes (CAPNUBAM) fait le point sur l'état de la pollution de cette partie de la Méditerranée. Ce rapoort a été salué par un profond silence de la presse locale tant quotidienne qu'hebdomaire et mensuelle locale. Une exception cpendant : l'hebdomadaire satyrique «L'Agglorieuse» qui résume ces 12 pages étayées de données scientifiques qui n'ont fait, à ce jour, aucune contestation.

CAPNUBAM et ses scientifiques proposent depuis plusieurs années un projet : l'étude microbiologique du Golfe d'Aigues-Mortes (MICROGAM). CAPNUBAM siège au Comité de Suivi de la station d'épuration des eaux usées de Montpellier «MAERA» et a déjà soulevé officiellement, auprès des autorités (Préfecture du Languedoc-Roussillon et Préfecture Maritiem) bon nombre de questions qui semblent embarasser ces autorités et celles de Montpellier-Agglomération, (l'Agglo) maître d'ouvrage de la dite station.

Afin de ne pas être taxés de partialité et d'acharnement contre l'Agglo, CAPNUBAM a fait une étude de toutes les sources possibles de pollution, dont les étangs du Golfe. Rappelons que lors de l'épisode de pollution de l'été (août) 2008 au large de Palavas-Carnon-La Grande Motte, l'Agglo avait menacé de poursuivre en diffamation toute personne physique ou morale qui formulerait des accusations à son encontre et mettrait en cause la station Maera. CAPNUBAM, en tant que membre du Comité de suvi a eu accès aux 372 mesures effectuées en entrée et sortie de Maera. Les taux de germes coliformes fécaux (Escherichia Coli et Entérocoques divers) mis en évidence sont accablants, schémas et tableaux à l'appui. Les conclusions sont accablantes pour la «Rolls-Royce» des stations d'épuration (qualificatif de l'Agglo).

Or, ce sont les eaux usées insuffisamment épurées et les déchets ménagers et industriels qui constituent la menace la plus importante par les pollutions cachées induites.
Selon le rapport édité par CAPNUBAM le 23 janvier 2010, les calculs de modélisation sur lesquels se sont basé les services préfectoraux qui ont autorisé la mise en service de Maera, une concentration moyenne de 100.000 Escherichia coli pour 100 ml d'eau, en sortie de l'émissaire ne devait pas être dépassé. Or, l'expérience a montré un pic absolu de concentration bactérienne de 6 106 Escherichia coli pour 100 ml d'eau ! (six millions au lieu de cent mille, soit 60 fois le seuil autorisé !). Au stade actuel, la Communauté de Communes qui récuse toute responsabilité dans un quelconque épisode de pollution bactérienne au large de la Baie d'Aigues-Mortes, n'a pas démontré le bien fondé de sa position. Il s'agit bien de la santé des baigneurs et des consommateurs de produits de la mer.

L'ODAM est membre de CAPNUBAM, son CA a estimé que «son rôle est de défendre les habitants de l'Agglo usagers des plages de la Méditerranée et co-responsables du fonctionnement de la station d'épuration qui est leur propriété comme électeurs et contribuables des communes de l'Agglo.» Le fait que l'émissaire en mer de la station rejette ses effluents insuffisamment épurés (même à 95%) n'exonère en rien ceux qui ont fait confiance aux réalisateurs de Maera et qui, par la contribution de leurs impôts locaux, ont financé cette réalisation. CANUBAM a montré, dans un comparatif très clair le coût exagèré de cette réalisation par rapport à ses performances par comparaison avec la station d'épuration de la Communauté de Communes de Caen-la-Mer (Normandie). Nous attendons encore que se concrétisent les déclarations du vice-Président de l'Agglo en charge de ce dossier, promettant un rejet d'eaux de qualité "baignade". Les eaux rejetées au large de Palavas sont loin de cette qualité.

Le site du Golfe d'Aigues-Mortes n'est pas anodin. Il s'agit d'une zone touristique et d'un lieu de pêche important. L'impact économique est loin d'être négligeable au point que l'on pourrait qualifier cette zone de sinistrèe économiquement ! Nous donnons la conclusion des conclusions de CAPNUBAM  : «Premier contributeur de l’économie locale, le tourisme du Golfe d’Aigues-Mortes est exposé à des pollutions cumulatives et collectives. La bonne qualité des milieux aquatiques est un enjeu essentiel pour la préservation des multiples usages récréatifs, plaisanciers, sportifs, halieutiques et conchylicoles. Dans cet esprit le collectif CAPNUBAM milite pour une plus grande rigueur dans l’évaluation et le traitement des pollutions d’origine entérique.»
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Publié dans Pollution marine

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M
<br /> Bonjour,<br /> <br /> N'hésitez pas à me contacter car vos préoccupations m'intéressent. Par ailleurs, je me permets de glisser un lien pour vous inviter à une réunion publique le 19 février 2011.<br /> http://generationecologie.gard.over-blog.com/article-reunion-publique-66240574.html<br /> Philippe Marrot<br /> Responsable de Génération Ecologie.<br /> <br /> <br />
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